Mon chemin de croix !

Publié le par André

Ca y est ! Je suis en vacances, j’ai retrouvé mes idées et j’ai un peu de temps, alors je vais vous la raconter ma cyclo.

D’abord, j’ai été un peu déçu de voir que samedi, il n’y avait que Jean-Pierre B. et David qui allaient rouler avec Philippe N., tant pis , encore une fois j’ai été naïf.

Georges nous a trouvé des petits chalets sympas à Gurmançon, à 4 km tous plats du départ et Patrick nous gâte en cuisine. Jacques, qui est là depuis le mardi, est allé reconnaître le circuit et confirme ce que nous avait dit Jean-Marie : « ça monte pas tant que çà ! »

Dimanche matin, départ à 7 h 30, les deux circuits partent ensemble et on est environ 400 en tout soit à peu près 150 sur la grande. Jacques, Jacky et Dominique, plus sages, partent sur la petite, 100 bornes avec le Marie Blanque et Ichère. Georges est parti devant, j’arrive à rester avec Alain, Philippe et Jean-Marie alors que Patrick et Antoine, pas au mieux, sont derrière.

Dans la descente du Bois du Bager, je commence à faire l’élastique alors que les 3 cyclopains tirent le paquet. Après Louvie-Juzon, faux plat montant et gros vent de face, je ne suis pas trop vigilent et là un clampin laisse un trou. Je regarde les dossards et me rend compte que l’on n’est que 2 de la grande et la vingtaine d’autres sur la petite et qu’apparemment ils n’ont pas l’intention de se faire trop mal. Je passe à la barre et secoue le paquet, les circuits se séparent et on reste tous les 2. Tout à droite, en finesse, parce que je viens d’apercevoir au loin des maillots « vert et jaune » qui attendent. Merci les gars.

On prend une petite route bien pourrie et bien pentue pour arriver aux Eaux Bonnes et c’est parti pour l’Aubisque, que je découvre. Très beau col, superbes paysages avec ce beau temps, mais déjà par endroits, quelques bouffées de chaleur. Au panneau « sommet à 8 km », je laisse partir mes 3 compères et je gère ma montée tout seul, il doit rester à peu près 115 km à l’arrivée. Je me restaure en haut du Soulor puis attaque la descente vers Ferrières. En passant, je vois à droite, le col de Spandelles qui me laisse quelques souvenirs de galère avec la chaleur, tiens ! Et là, toujours tout seul, la vallée entre le pied du Soulor et Bielle, au pied du Marie Blanque, est interminable. Au ravitaillement de Bielle, des groupes arrivent, on est une vingtaine, je me renseigne sur le col, que je découvre aussi. « les 2 premiers KM sont durs, après ça va, mais il est en plein cagnard ! » Il est 13 h, j’attaque le col et mon compteur m’affiche 42°C, impeccable ! Les autres partent tranquillement devant et je me retrouve à nouveau tout seul, mais dans le col, ça me gêne moins. Sur le Plateau de Bénou, le véhicule de la Protection Civile me double doucement et me demande de m’arrêter parce que j’ai la chair de poule et des frissons. Mon compteur affiche toujours la même température et moi, je m’en rapproche, hyperthermie qu’ils disent. Ils m’arrosent et me mettent des poches de glace pour faire descendre ma température et c’est reparti. Ah ! pas long temps, 1 km ! Crampes, je marche 1, 5 km et quand je vois le panneau « sommet 2KM, pente 1,5% » je remonte sur le vélo. C’est vraiment dans la tronche !

Belle descente, Jacques avait attrapé 96 km/h, je vais me contenter de 74, parce que je ne suis plus trop lucide (sinon je serais rentré !) Et là, j’arrive à Lurbe Saint Christau ; il y a panneau arrivée 40 km à gauche et tout droit un panneau « OLORON 9, GURMANCON 5 ». Le signaleur me remplit le bidon d’eau fraîche et un cycliste passe tout droit « j’en ai plein le c.., je rentre ! », mais moi aussi j’en ai plein le c.., mais il ne faut pas que j’abandonne. Le signaleur me dit qu’il n’y a qu’une petite bosse de 2 km, ça doit être un cousin à Jean-Marie. J’en chie encore pour rejoindre Arette puis légère descente vers Aramits où un signaleur assis à l’ombre me voit arriver, me remplit le bidon d’eau fraîche (je ne peux même plus lui dire merci, je commence à pleurer de fatigue sûrement) et me dit la phrase magique « 17 KM TOUS PLATS ! ». Je redécouvre que j’ai un 50 dents et là, je ne sais pas d’où vient l’énergie mais j’enclenche, les mains en bas du guidon, je suis toujours tout seul et je roule à 35  et même 38 ( je sais! ce n'est pas extraordinaire, mais j'ai quand même quelques séquelles) Je dépose les 2 qui m’avaient doublé quand je montais à pied, ils n’avaient pas l’air très fringants eux non plus et ont du dire « Ah le c… ! ». En roulant vers l'arivée, je pensais (et oui!) que les 4 km pour rejoindre le chalet allaient vraiment être de trop. A l’arrivée, je m’effondre … fatigué, très fatigué, détruit, décomposé,...mais il fallait le faire pour une bonne cause !

Je devais avoir sale gueule, parce que les Cyclopains, qui étaient en train de manger, me regardaient, un peu interloqués, sans trop savoir quoi me dire, pourtant quand on les connait… ils ont retrouvé la parole quand on est rentrés au chalet et trouvé Antoine et Patrick qui ont raconté peur « balade ».

Je suis à Briançon, il y a un ciel bleu immaculé et dans le coin il y a le Col d’Izoard, le Col du Lautaret, le Col de Granon, le Col de Montgenèvre, le Col de l’Echelle, le Col d’Agniel, le Galibier et …J’AI PAS LE VELO !!!

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Publié dans Cyclos

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